Comprendre les règles du jjb

le penseur de robin gracie

Grâce à de nombreuses années de présence dans tous les championnats imaginables, depuis la Pologne jusqu’au Brésil en passant par les Usa ou les Emirats du Golfe, depuis l’interclub le plus improvisé jusqu’aux Championnats du monde les plus courus, étant ce qu’on pourrait traduire du brésilien par « un rat de championnat », j’ai pu me rendre compte que la base même de la pratique compétitive, à savoir les règles du jeu elles-même, sont souvent mal-comprises par les athlètes et même leurs coaches, pour ne pas dire parfois complètement ignorées. La conséquence directe de ce flou artistique étant une incompréhension, de là une impression (parfois avérée) de se faire entroufaner par l’arbitre, pour aboutir à un final et irrévocable « L’arbitre, aux chiottes ! »

Pourquoi cette situation s’est elle imposée et comment y remédier, c’est ce que je propose de vous expliquer si vous avez cinq minutes devant vous.

Plusieurs raisons à ce décalage entre le savoir des arbitres et celui des athlètes

  • pas d’unité des règles entre les différents évènements

Que vous participiez à un tournoi de jjb ou de grappling, organisé par une « fédération » – plutôt une entreprise du point de vue français – ou une autre, il va falloir potasser le règlement pour être à jour. Chacun autorisant telle soumission et interdisant telle autre position, qui elle-même est interdite depuis la semaine passée dans cet autre grand tournoi.

  • des règles mouvantes

En effet, les règles sont régulièrement adaptées pour satisfaire à différents critères, sécurité ou souci télégénique, et cela entraînant une évolution complexe des positions ou autres soumissions autorisées ou sanctionnées. Si on laisse passer une mise à jour, c’est la catastrophe, le tsunami, le carambolage : votre petit dernier se fait éliminer parce qu’il a croisé la manche du slip de son adversaire à rebours du sens de l’orientation de l’arbitre : il est bien naturellement disqualifié alors qu’il menait aux points.

  • un système de ponctuation mélangeant la valorisation des actions et celle des positions

Dans le système le plus répandu, et celui qui nous intéresse directement, celui de l’IBJJF, pour marquer des points vous avez la possibilité de réaliser une action (passer la garde ou retourner votre adversaire) ou de contrôler une position (la montée  ou le dos par exemple). Le mélange des deux rend difficilement compréhensible le déroulé d’un combat, tant que les spectateurs ne sont pas précisément au fait de ce que l’arbitre donne des points pour une action et non pas pour une position, et vice-versa. Déjà je vois que rien qu’en vous expliquant, je vous ai perdu. J’imagine même pas sur un tapis.

  • Une trop grande possibilité d’interprétation donnée à l’arbitre

Parce que la lutte est en mouvement dans le temps et l’espace, et parce que les règles sont soumises aux lois du temps (contrôler les positions trois secondes pour scorer) et de l’espace (l’aire du combat), il advient que l’arbitre possède une réelle capacité d’interprétation lorsque les actions viennent flirter avec les limites, quelles soient spatiales ou temporelles.

  • Pas de comité indépendant pour l’apprentissage et la divulgation des règles

Les seules opportunités qui sont données pour permettre aux athlètes et leurs coaches d’apprendre et perfectionner leur savoir, ne sont pas données… Des stages payants pratiquement inutiles où un arbitre officiel vous lit le livre des règles, en vous éclairant parfois sur les quelques points qui lui viennent à l’esprit. Aucun pratique, aucune pédagogie, le degré zéro de l’apprentissage.

  • La complexité même de la pratique

Tout cela sans avoir évoqué ce qui pose le plus problème aux arbitres débutants, à savoir l’incroyable dynamisme des luttes où peuvent s’enchaîner les actions et les positions à un rythme effréné, qui peuvent rapidement mettre l’arbitre dans le flou le plus complet quant aux points à attribuer. Mais si l’arbitre est paumé, on peut raisonnablement envisager que le public ne sera pas plus éclairé, donc ce n’est pas vraiment un problème. Pour une action trop complexe qui a semé le doute dans l’esprit de l’arbitre, il existe toujours la solution de secours : agiter les bras en tout sens, un avantage à droite, un avantage à gauche, et généralement personne n’y voit que du feu !

 

Afin d’éclaircir autant que possible les points clés du système d’arbitrage, et en comptant sur votre collaboration et vos questions pour que tous puissent accéder à une meilleur compréhension des règles de notre sport, nous allons vous proposer une série de vidéos didactiques qui traiteront des points de bases à connaître, en commençant par les plus simple et les erreurs les plus fréquemment observées


Categories: Arbitrage

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